la vingtaine, rétrognathe, classe II, division 2, 36 mois de travail, avancée mandibulaire nécessaire

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Pose du haut

La pose du haut était prévue depuis quelques mois déjà. Le rendez-vous précédant la pose, un mois avant, l'orthodontiste m'a bien confirmé la prochaine pose de l'appareil sur les dents supérieures. Un rendez-vous était prévu pour poser les anneaux, ces petits espaceurs à positionner autour des molaires pour faire de la place pour mettre les bagues. Et grâce à la plaque qui était maintenue au palais avec des boucles en métal autour des molaires 16 et 26, je n'ai pas eu besoin de porter ces anneaux. Cela gêne certaines personnes, pas moi mais tant mieux si on peut s'en passer, cela évite un rendez-vous juste pour positionner quatre morceaux de gomme. La semaine précédant la pose du haut, je suis allé faire un détartrage chez ma dentiste, elle n'a rien trouvé à détartrer en haut mais une carie en bas, sur la 47. Il y a plusieurs mois ce n'était qu'un point noir, là aussi c'était un point noir, enfin une carie, la dentiste aurait-elle laissé pourrir la situation ?

Le jour tant attendu arrive. Je rends la plaque que je portais depuis 10 mois, enfin je ne vais plus l'avoir dans la bouche. C'est avec cette première prothèse que mon traitement a commencé et je ne regrette pas de la rendre : elle me gênait pour parler. C'est donc le palais libre que l'orthodontiste va me poser les attaches et les bagues en haut. Elle positionne les bagues, ces anneaux de métal sur les dernières molaires (16, 17, 26 et 27). La pose est vraiment musclée, il faut insérer autour des molaires la plus petite bague possible, donc on essaye les bagues de toutes tailles : si on ne force pas assez, il faut en prendre une plus petite ; si on force trop et que ça ne rentre pas, alors il faut en prendre une plus grosse. Les dents ne sont pas de la même taille des deux côtés, il faut donc prendre les mesures sur les 4 dents. Au bout d'une dizaine de minutes on finit par trouver les bonnes tailles, on les note pour poser les bagues un peu plus tard.

J'ai dans ma bouche cet écarteur de lèvres, une énorme pièce en plastique pour éviter de fermer la bouche et de toucher les dents avec l'intérieur de mes lèvres. L'orthodontiste m'effectue un détartrage avec une pâte verte et une sorte de ponceuse rotative. Je crois qu'elle me passe ensuite du révélateur puis un rinçage en deux fois au jet dentaire. Et on passe au séchage avec l'aspirateur. On désinfecte et pose les bagues, ce n'est pas très agréable, il y a beaucoup de forces dans les doigts de l'orthodontiste, elle appuie fort pour que la bague rentre, c'est un peu du "bricolage" au sens d'amateur, on n'utilise pas d'outils, juste les doigts. Les 4 bagues finissent par être posées et scellées avec une pince. Puis elle me présente les attaches, transparentes mais toutes dotées d'une petite touche de peinture provisoire pour les différencier, elles ne sont pas les mêmes selon les dents. Je ne sais pas si les attaches sont faites en céramique, en fait elles semblent souple, donc en plastique. L'orthodontiste me trace des traits sur toutes les dents qui porteront des attaches, les dents 15 à 25. Elle se sert d'une croix à trois ou quatre branches sur lesquelles sont placés des mines et un repère. Selon la dent, le trait n'est pas dessiné à la même distance de la pointe de la dent. Les attaches seront toutes alignées sur un fil mais les incisives centrales et les canines descendent un peu plus que les incisives latérales et les prémolaires, donc le trait sur les incisives centrales est plus loin de la pointe. Après je me fais appliquer de la colle sur les dents et les verrous sont posés avec précision suivant les traits dessinés juste avant. Et j'attends de longues minutes le temps que cela sèche bien. L'orthodontiste vaque à ses occupations mais revient pour me dire que je peux me rincer la bouche. Ma lèvre supérieure se pose enfin sur ces attaches tant voulues et cela fait une drôle de sensation. J'ai l'impression que c'est énorme, que je ne pourrai pas fermer la bouche complètement. Ca gratte un peu quand la lèvre bouge mais ce n'est pas désagréable. Dans le miroir les attaches sont encore colorées. Je me rallonge pour poser le fil, un fil bien plus souple qu'en bas, je me demandais s'il allait pouvoir bouger mes dents tellement il semblait inoffensif. La pose a été délicate. Mes incisives ont beaucoup travaillé avec la plaque, et le fait de pousser dessus (palato-version) pour faire entrer le fil dans l'attache n'a pas été très agréable. Je m'en suis bien sorti quand même et en rentrant chez moi un peu plus d'une heure plus tard, j'étais content de cette nouvelle étape, on attaquait enfin l'alignement du haut.

J'avais oublié les douleurs qui arrivèrent près de 6 heures plus tard. J'ai passé une première nuit assez difficile, j'ai très peu dormi et surtout les premiers jours étaient fatigants à cause de ces douleurs quasi permanentes. Les repas étaient longs et mous pendant une semaine ce qui accentuait encore la fatigue. Mais petit à petit je ne ressentais plus ces douleurs et je pouvais de nouveau manger du chocolat, sans croquer avec les incisives bien sûr.

Occlusion

Dès la pose des attaches en haut, l'occlusion était très mauvaise. Seules quelques dents se touchaient du côté droit. Petit à petit les autres sont entrées en contact et je remarque de plus en plus les écarts à combler. A présent la plupart des dents se touchent entre les deux maxillaires mais tout est décalé d'une cuspide je pense. Cela se voit de profil. Normalement, bouche fermée, la canine inférieure doit être devant la canine supérieure, moi c'est le contraire. Et je vois particulièrement l'écart entre les incisives des deux maxillaires.

Classe II, division 2

Ca faisait longtemps que je voulais confirmer ma classe de malocclusion avec mon orthodontiste, depuis le début en fait mais je n'ai jamais su engager la conversation sur ce point. Cela ne pouvait être qu'une classe II, division 2 mais je voulais que l'orthodontiste me le confirme. Alors je lui ai demandé, empli d'hésitation, de peur de me tromper. J'avais bon pour la classe II. Je poursuivais donc mes questions. Division 2, c'est bon aussi. Et ben voilà, ce n'était pas compliqué. Elle m'a expliqué que la plaque a transformé ma division 2 en division 1. Je devrais peut-être préciser ces termes. Normalement les deux arcades dentaires sont presque l'une en face de l'autre, celle du bas est plus en avant d'une demi-dent. La première molaire (16) supérieure s'emboîte entre les deux premières molaires inférieures (46 et 47).

occlusion.png

D'après l'article Malocclusion sur Wikipédia, en classe II, la première molaire supérieure (16) s'emboîte plus en avant dans la mandibule : généralement entre la première molaire (46) et la deuxième prémolaire (45). Division 2 signifie que les incisives supérieures sont inclinées vers l'arrière pour toucher leurs homologues inférieures et les incisives latérales supérieures chevauchent les centrales. C'est exactement ce que j'ai. La plaque a poussé les incisives supérieures vers l'avant passant à la division 1 - incisives en avant - même si mes incisives ne sont pas vraiment en avant. Ma mandibule est donc en retrait naturellement, c'est-à-dire que la meilleure position pour mon articulation temporo-mandibulaire est un décalage en arrière de la position normale, c'est pour cela qu'il y aura une opération. Il faudra remettre la mandibule dans la bonne position, les dents du bas seront bien en face de celle du haut, comme sur le schéma. Mais il faut ajouter que depuis la pose de l'appareil en haut, la position au repos est une position encore plus en retrait de la mandibule, de quelques millimètres seulement. En fait quand je ferme la bouche, les canines vont se heurter et progressivement la mandibule va reculer pour se positionner face aux crêtes et fosses des dents du maxillaire. L'emboîtement est presque total mais cette position est douloureuse pour l'articulation, surtout à droite puisque c'est là qu'il y a le plus de contacts. Je pense que je reviens au même point qu'avant le port de la plaque, quand mes dents se touchaient en permanence, avec mes incisives supérieures plaquées contre mes incisives inférieures.

L'orthodontiste a remarqué que tout cela m'intéressait et nous avons discuté plus en détail de mon traitement.

Dents en éventail

En questionnant mon orthodontiste, elle m'a détaillé un peu comment elle positionnait les dents. De façon académique, les incisives supérieures centrales descendent d'environ un demi-millimètre par rapport à leur voisine. Ces quatre incisives sont disposées en évantail, les racines étant plus éloignées que la partie visible, sans doute pour une question de solidité. Les incisives du bas sont alignées sur un même niveau. Les racines bien entendu ne doivent pas se toucher, un peu d'os les sépare.

Gênes

Les premiers jours j'ai dû refaire le tour de ma bouche, elle avait un peu changé avec ce nouvel appareil. En fait les bagues sur les molaires 16 et 26 débordent bien à l'intérieur de la bouche, elles ont comme un "nœud" que l'on serre pour sceller la bague. Au début la langue accrochait souvent ces bagues lorsque je déglutissais pour avaler mais je m'y suis habitué et même s'il y a toujours contact, ça ne me fait plus rien. A l'extérieur des dents, les bagues sont aussi assez agressives avec les joues, j'ai observé des coupures. Mais trois semaines après la pose du haut, je n'ai plus de problème à l'intérieur des joues et des lèvres. De temps en temps une dent se réveille, souvent après un repas mais c'est supportable et je peux manger sur les autres dents.

Cas proche du mien

Il y a quelques années, en fouillant le net à la recherche de cas similaires au mien, je suis tombé sur un cas relativement proche. C'est une femme aux Etats-Unis : http://www.archwired.com/phpbb2/viewtopic.php?t=3535. Elle n'a pas subi d'opération (aurait-elle dû ?) et la pose des attaches sur les incisives latérales fait réfléchir, ça ressort énormément. En tous les cas, ce lien m'a beaucoup rassuré.

Photos

4 jours avant la pose du haut

arc-haut.jpg

Quelques heures avant la pose du haut

haut.jpg

hautb.jpg

hautc.jpg

haut-avec-plaque.jpg

haut-avec-plaqueb.jpg

Sur les 3 photos suivantes, j'avance le bas. cote-gauche-avec-plaque-bas-avance.jpg

cote-droit-avec-plaque-bas-avance.jpg

cote-droit-avec-plaque-bas-avanceb.jpg

bouche-fermee-avec-plaque-dessous.jpg

bouche-fermee-avec-plaque.jpg Avec la plaque.

bouche-fermee.jpg Sans la plaque.

Une heure après la pose du haut

Les attaches sont colorées pour la pose uniquement. La peinture est partie dès les premiers brossages. Le fil est tout tordu pour attraper toutes les attaches, on voit bien le travail à effectuer. bouche-ouvertea.jpg

bouche-ouverteb.jpg

bouche-ouvertec.jpg

bouche-fermeea.jpg

bouche-fermeeb.jpg

bouche-fermeec.jpg

bouche-fermee-cote-gauche.jpg

bouche-fermee-cote-droit.jpg

Lendemain de la pose du haut

Remarquez l'écart entre les incisives centrales qui s'est comblé. J'ai pas mal souffert la première semaine. haut.jpg

hautb.jpg

cote-gauche.jpg Le fil zigzague beaucoup.

cote-droit.jpg

bouche-ouverte.jpg

bouche-fermee.jpg

bouche-fermeeb.jpg

arc-haut.jpg

Commentaires

1. Le mardi 11 mars 2014, 14:00 par alex

Bonjour, on m egalement posé ces anneaux en metal sur les molaires. Sais tu a quoi servent ils? Merci

2. Le mercredi 12 mars 2014, 00:22 par Crazy Joker
Bonjour, ces anneaux (bagues) sont munis d'un tube dans lequel le fil s'insère et est maintenu en place en serrant le tube. Ceci exerce une traction sur le fil, on le sent bien au moment du serrage des tubes, le fil se tend.

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://crazy.joker.free.fr/dotclear/index.php?trackback/210

Fil des commentaires de ce billet