la vingtaine, rétrognathe, classe II, division 2, 36 mois de travail, avancée mandibulaire nécessaire

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samedi 9 mars 2013

Post-opératoire et déblocage

Visite chez l'orthodontiste à J+1076


J'ai une visite chez l'orthodontiste cinq jours après l'intervention, ça fait déjà trois jours que je suis chez moi. L'orthodontiste est contente, elle me trouve gonflé mais pas tant que ça. Elle me donne des détails sur l'intervention : l'opération a duré entre deux heures et deux heures trente, c'est cohérent avec ce que j'avais calculé d'après le "carnet de bord" que j'avais retrouvé sur mes jambes dans la salle de réveil juste après l'opération. L'orthodontiste n'était pas présente au début de l'intervention (je ne l'ai pas vue dans la clinique), le chirurgien avait déjà commencé à opérer. L'anesthésiste est resté tout le temps de l'opération, d'habitude il passe de bloc en bloc. Elle me révèle aussi que le chirurgien a toujours du mal avec le côté gauche. Je lui montre les radios faites le lendemain de l'opération, elle me confirme qu'il y a bien eu fracture des deux côtés de la mandibule mais c'est la première fois qu'elle voit une seule fracture sur la radio. Pendant l'opération ils ont eu du mal à fixer le côté droit car cela glissait. En fait pendant l'opération ils ont d'abord vissé le côté gauche et ont fini par le côté droit.

Il existe un léger décalage latéral qu'on corrigera par des élastiques sans doute. Les séances de kiné permettront de soulager les ATMs, car l'articulation temporo-mandibulaire semble fragile à droite (je m'étais plaint de craquements avant l'opération), et de faire du drainage lymphatique, ça me fera du bien.

Visite chez le chirurgien à J+1084


J'ai une visite chez le chirurgien treize jours après l'opération, je rentre dans la salle d'attente avec mon sparadrap sur le menton, on me dévisage. Je pensais qu'il y aurait peu de personnes en journée, au contraire la salle est pleine ! Je ne suis pas très à l'aise. Comme il s'agit d'un cabinet de chirurgie maxillo-faciale, peut-être que c'est ce qui attend certains d'entre eux ? Au bout de quelques minutes le chirurgien m'appelle, je lui dis que je n'ai aucune douleur, il vient de voir une patiente qui a fait une bimax, ce n'est pas pareil... Une fois dans son cabinet le chirurgien veut voir mes cicatrices, il me prévient que j'aurai mal car il veut voir au fond de la bouche, sur les côtés mais je ne ressens aucune douleur. Je lui demande si je peux enlever le sparadrap car au bout de 13 jours il est quand même assez sale et il me l'enlève volontiers. Le chirurgien a également regardé les radios, tout est bon selon lui. Il y a bien une fracture à droite, on la voit difficilement. Je lui demande si les vis sont bien placées par rapport aux racines des dents, il me dit que c'est bon. Je lui dis aussi qu'il y a eu une évolution en treize jours, le bas a légèrement reculé. Je lui fais part aussi de mes sensations inhibées au niveau de la lèvre inférieure et du menton, des douleurs aux ATMs, tout est normal pour lui, les nerfs sont un peu endormis et les muscles ont bougé car il a dû les décoller autour des branches de la mandibule, ça a travaillé. Il me demande d'appeler le cabinet de kiné d'ici trois semaines et il veut me revoir d'ici sept semaines.

Visite chez l'orthodontiste à J+1090


Jamais je n'ai autant vu les spécialistes qui s'occupent de moi, les visites s'enchainent, cette fois l'orthodontiste regarde rapidement, elle est contente mais c'est trop tôt pour me débloquer. On est mardi, ce sera pour vendredi.

Visite chez l'orthodontiste à J+1093


C'est enfin le jour du déblocage ! J'attendais ce jour avec impatience surtout que j'avais vu l'orthodontiste trois jours avant seulement, elle aurait pu me débloquer à ce moment là mais elle a préféré attendre quelques jours de plus. Donc vingt-deux jours à me nourrir avec une paille, ça commençait à faire long ! Et encore je peux m'estimer heureux, il y a vingt ans on bloquait la mâchoire pendant quarante jours ! Elle a retiré neuf élastiques, je ne pensais pas en avoir autant. Je n'aurai plus à porter ces élastiques en journée mais chaque soir il faudra que je pose tout seul avec un petit outil six élastiques "loup" dans ma bouche, trois de chaque côté. La canine 13 verrouille trop l'occlusion, l'orthodontiste a eu du mal à la positionner pendant l'opération, elle écartera cette dent plus tard. Les deux maxillaires ne sont pas centrés, ce sera à corriger plus tard. L'orthodontiste m'a raconté l'histoire d'un camarade de promotion qui après ses études en orthodontie a subi la même intervention que moi, une avancée de la mandibule. Elle ne le savait pas quand elle l'a revu et elle trouvait qu'il avait bien vieilli. Elle dit que ça change le visage et que ça rend mieux. Cela me fait plaisir, on dirait que je viens de faire de la chirurgie esthétique. D'après elle les personnes remarquent un changement mais ne savent pas ce qui a changé. Elle me rappelle que j'ai bien réagi à l'opération, que j'ai peu gonflé. Au niveau nourriture, c'est à moi de voir ce que je peux manger, c'est simple, il ne faut pas forcer. En effet au delà d'un doigt d'ouverture, cela commence à me faire mal. C'est une bien petite ouverture mais c'est encore normal après vingt-deux jours de blocage. Une ouverture normale se situe entre deux et trois doigts. Le déblocage a eu lieu à 9h30, j'en avais marre de manger toujours la même chose (soupe ou potage, compote et Câlin +) alors j'ai commencé fort avec un restaurant chinois avec des connaissances. C'était l'occasion de retrouver une collègue qui avait bien mémorisé mon visage avant l'opération et qui a bien vu le changement de profil. Toutes les autres personnes n'étaient pas au courant et ne m'ont rien dit. Bien que je pouvais ouvrir la bouche d'environ 1 cm, même le riz à la fourchette était difficile à faire entrer dans la bouche. Et avec une faible sensibilité d'un côté de la lèvre inférieure il m'était difficile de viser avec la fourchette et il restait quelques grains de riz sur cette lèvre. Je coupais les nems et les morceaux de viande au couteau en tous petits morceaux pour pouvoir les faire entrer dans ma bouche, c'était franchement pénible. Bien que ce repas fut assez difficile, ça m'a fait plaisir de varier mon alimentation, de manger quelque chose de consistant et de voir des personnes que j'apprécie. Et je m'enfuis pour être chez moi avant 14h car je suis toujours en arrêt maladie.

Visite chez l'orthodontiste à J+1105


Cinq semaines après l'opération, l'orthodontiste reprend enfin le traitement. Elle change le fil en haut pour écarter les canines. Elle m'a parlé du mois d'août (dans trois mois) pour préparer le débaguage ! J'ai été surpris qu'elle me parle de cela mais ça semble logique, ça fera déjà quatre mois après l'opération. Je ne veux pas précipiter la fin du traitement, surtout les finitions. Je me suis habitué à aller voir mon orthodontiste régulièrement, il va falloir songer à ne plus voir les personnes du cabinet...

Évolution


La cicatrisation se fait lentement sans que j'y pense réellement. Les fils sont toujours présents cinq semaines après l'opération mais petit à petit ils disparaissent, ils partent au brossage ou alors je les mange, je ne vois que ça comme explications. J'ai toujours des sensations curieuses dans le menton, des picotements, ça chatouille, surtout le matin ou après une sieste dans le train par exemple, c'est indéniable. Ces picotements vont durer quelques mois et s'atténuer au bout de deux ou trois mois. Du côté gauche quand je bois de l'eau, j'ai la sensation que ça coule le long d'un trait à l'extérieur de la bouche alors qu'en fait ça se passe bien à l'intérieur de la bouche. Je pense que ça vient de la cicatrice ou alors des nerfs qui sont mal connectés, le corps humain est curieux. Je ne me brosse plus qu'avec des brosses à dent extra souples, la brosse à dent électrique est trop dure à présent. Je n'insiste pas le long des cicatrices.

Regard des autres, remarques


Au bout de dix jours un couple d'amis m'appelle, ils veulent me voir, je ne leur ai rien dit, je suis mal rasé et j'ai un sparadrap sur le menton, qu'à cela ne tienne ! A cause de l'arrêt maladie je ne peux pas sortir avant 16h. Et donc tard dans l'après-midi je vais à l'épicerie acheter une bouteille de vin pour l'offrir à mes amis, je suis un peu gêné de sortir ainsi mais bon je vais quand même en profiter. J'arrive chez mes amis et ils sont surpris de me voir avec un sparadrap sur le visage, je leur explique l'opération, ils croyaient que le sparadrap masquait la cicatrice, comme si j'avais été égorgé ! La fille était même plutôt déçue et considérait l'opération comme de la chirurgie esthétique. Je ne leur ai pas dit que le menton a été retouché... Au final j'ai bu du thé glacé à la paille, rien de solide.

Les quatre semaines d'arrêt passent relativement vite, je n'ai rien fait de particulier, ni pris de l'avance dans des projets personnels que j'aurais bien voulu faire progresser. Et je reprends le travail, apparemment la nouvelle a fuité. Attention à la feuille d'arrêt, il faut bien envoyer le troisième volet à l'employeur, le type d'intervention n'est pas précisé. J'avais joint une photocopie du premier volet car le troisième volet était illisible au niveau des dates d'arrêt et la nouvelle a dû se répandre à partir de l'administration de mon entreprise. Mais que savent-ils réellement ? Le nom de mon chirurgien, l'adresse de son cabinet et le nom de l'intervention : ostéotomie mandibulaire. Ce n'est pas grave mais je ne voulais pas que ça se sache, tant pis. Certaines personnes me trouvent amaigri, comme je n'ai pas de balance je ne sais toujours pas combien de kilos j'ai perdus.

Six semaines après l'opération je revois plusieurs personnes : dans la famille, mon père m'a longtemps dévisagé, on aurait dit qu'il ne me reconnaissait pas. On me trouve un peu gonflé du côté gauche, je trouve aussi. Je passe de 71 kg à 66 kg, j'ai donc perdu 5 kg sans vraiment m'en rendre compte, bon un tout petit peu quand même au niveau du ventre. Mes amis d'enfance que je revois rarement n'ont rien remarqué, je leur ai raconté que j'ai été opéré et c'est pour cette raison que je ne pouvais pas participer au LaserGame avec eux, un jeu que j'adore pourtant. Je préférais éviter un choc six semaines après l'opération.

jeudi 26 avril 2012

Après l'opération

Dans ce billet je vais vous présenter tout ce qu'il faut pour la période post-opératoire ainsi que des photos de moi pendant cette période.

Matériel post-opératoire


Il vaut mieux acheter tout cela avant l'opération, ça facilite la convalescence chez soi.

Accessoires


Pendant 20 jours j'ai dû manger avec 9 élastiques dans la bouche. Je pouvais à peine passer une paille et prendre mes médicaments. Il m'était impossible de mâcher, donc le seul moyen reste la paille. Ces pailles achetées sur Internet ne sont pas assez larges, je les ai peu utilisées :

pailles-droites.jpg


Les pailles de Carrefour sont les plus larges que j'ai pu trouver mais sont de mauvaise qualité. C'est pourtant celles que j'ai le plus utilisées. Elles résistent mal à la chaleur des potages, j'en utilisais deux ou trois par repas (potage, yaourt, Calin+, compote) :

pailles-multicolores.jpg


Les pailles coudées sont très pratiques pour boire des jus :

pailles-coudees.jpg


J'ai pu me regarder à la clinique le premier jour avec un miroir de poche :

miroir-de-poche.jpg


Le gel antibactérien permet de se nettoyer les mains à la clinique, je pense que c'est important. Attention à prendre une version gel pas trop liquide (évitez ce modèle) :

gel-antibacterien.jpg

Avec tous ces gonflements sous la peau, pensez à vous procurer un gel pour vous nettoyer le visage.

Nourriture


Mon blender m'a très peu servi en fait pendant le blocage. J'ai essayé, c'est écœurant de manger des choses mixées avec du lait. Du coup j'ai mangé des "plats" préparés.

Au début de la période post-opératoire on ne doit manger que froid, des yaourts, des compotes ou de la glace à la vanille. J'ai aussi de la glace au chocolat, attention aux pépites de chocolat, cela passe mal à travers la paille :

glace-vanille.jpg


Au bout de quelques jours on peut manger chaud. Le velouté de légumes passe bien à la paille :

veloute-de-legumes.jpg


Essayez de varier les potages :

potage.jpg


Les Calin+ de Yoplait viennent de sortir, ça tombe bien, c'est exactement ce qu'il me faut. En effet pour fabriquer de l'os, il faut du calcium mais aussi de la vitamine D pour fixer ce calcium sur les os. On peut aussi s'exposer au soleil. Un pot de Calin+ contient la dose journalière de vitamine D. J'en prends le midi et le soir. Il existe trois parfums : nature, vanille et fruits :

calin-plus-vanille.jpg


On peut peut-être se lasser des Calin+ à la vanille. En fait j'ai d'abord acheté le parfum aux fruits mais les morceaux de fruits passent très mal à travers la paille, il faut aspirer comme un fou et ça fait mal aux articulations de la mâchoire. Il vaut mieux manger ces Calin+ aux fruits à la cuillère, après le déblocage :

calin-plus-fruits.jpg


Un dessert à la compote à chaque repas pour varier :

compote.jpg


Si vous ne digérez pas très bien le lait, il existe un substitut : le soja au calcium. Ca n'a pas le même goût mais je m'y suis fait, d'autant plus que j'en ai bu pas mal pendant cette période :

soja-calcium.jpg


Les desserts Mont Blanc sont un peu trop épais, il vaut mieux ajouter un peu de lait ou de soja au calcium pour que ça puisse passer à travers une paille :

mont-blanc.jpg


Le Red Bull contient beaucoup de vitamines B6 et B12, vitamines utiles pour la reconstruction nerveuse. J'en prends plusieurs fois par semaine :

red-bull-face.jpg

red-bull-dos.jpg

Bien sûr il ne faut pas oublier les jus de fruits (100% pur fruits), tout ce qui peut apporter du goût au lait (ou soja au calcium) comme le Nesquick ou l'Ovomaltine en poudre. Essayez de trouver d'autres idées, la seule contrainte étant qu'il faut que ça passe par la paille.

Soins


Environ 26 € à la pharmacie pour deux poches thermiques à mettre au congélateur et à placer de chaque côté de la tête :

actipoche-glace.jpg

Un peu de bricolage avec de l'adhésif 3M Durapore pour attacher les deux housses ensemble et pouvoir entourer la tête avec les poches thermiques :

actipoche-housse.jpg


Le stick pour les lèvres est utile à la clinique, j'avais les lèvres assez sèches dans ma chambre exposée au soleil. En plus je n'avais pas le droit de boire la première journée :

stick-levres.jpg


Essayez de vous procurer cet adhésif 3M Durapore auprès des infirmières au moment de votre départ. Il est très efficace, très solide, se déchire facilement et se décolle à l'eau sous la douche mais à ce moment la colle sent très mauvais. Il m'a été utile pour fixer les housses des poches thermiques et pour fixer mon sparadrap sur le menton car il finissait par se décoller :

scotch-3M-durapore.jpg


J'ai récupéré la seringue qui m'a servie à la clinique, elle permet de propulser le liquide de bain de bouche près des plaies. C'est un peu gadget mais ça m'a servi :

seringue.jpg


Ce haricot est surtout utile à la clinique pour recracher le bain de bouche tout en restant au lit :

haricot.jpg


L'adhésif 3M Durapore et la seringue dans le haricot :

haricot-scotch-seringue.jpg


Ces gobelets m'ont rendu service au moment des bains de bouche :

gobelets.jpg


Ces mouchoirs sont pratiques à la clinique et à la maison pour s'essuyer après les bains de bouche :

boite-mouchoirs.jpg


Le brumisateur permet d'humidifier le visage, c'est très utile quand il fait chaud dans la chambre d'hôpital :

brumisateur.jpg


Pendant la période de blocage, 20 jours quand même, on ne peut pas se brosser la face interne des dents et je sentais le tartre s'accumuler. Certains jours je n'aimais pas mon haleine. Alors même si ce n'était pas imposé par mon chirurgien, j'ai préféré faire quelques bains de bouche de temps en temps avant les rendez-vous avec les spécialistes que je consultais :

bain-de-bouche.jpg


Le jet dentaire est très utile après les potages ou les soupes. Les morceaux de légumes se coincent partout, c'est surprenant. J'ai pris le modèle le plus basique à Darty, 50 € environ :

jet-dentaire.jpg


La brosse à dent souple 7/100 est la seule brosse à dent utilisable. En effet il y a des cicatrices sur la gencive inférieure des prémolaires aux molaires ainsi qu'au niveau des incisives, presque partout en fait. J'ai essayé la brosse à dent 15/100, c'est bien trop dur. Comme la brosse à dent 7/100 est très souple, elle a une durée de vie assez faible, de l'ordre de deux semaines :

brosse-a-dent-7-centiemes.jpg


Sur les conseils de ma dentiste, j'ai pris du dentifrice au fluor qui permet de renforcer la dent mais attention à ne pas en prendre trop souvent :

dentifrice-au-fluor.jpg

Et maintenant des photos de mon hospitalisation et de la période post-opératoire.

J+1071 : jour de l'intervention


La tulipe dans la narine gauche (avec une épingle à nourrice pour ne pas l'aspirer, ahah), du sang dans la narine droite ainsi que sur la lèvre inférieure :

tete.jpg


Le bouton rouge pour appeler les infirmières et le vert pour la morphine. Je n'ai eu besoin de rien :

tete-et-telecommandes.jpg


L'écran de contrôle à ma gauche et la pompe à morphine juste à côté :

mesure-parametres.jpg

J+1072 : lendemain de l'intervention


Deuxième jour d'hospitalisation, je porte un polo en haut. En bas je porte toujours mon pyjama. Un seul pyjama m'aura suffit en fait vu que je ne suis resté que 50 heures à la clinique. On m'a mis dans une nouvelle chambre, j'ai de nouvelles poches de glace qui tiennent beaucoup mieux grâce à l'adhésif 3M Durapore.

face-avec-glace.jpg


J'aime bien mon profil maintenant :

cote-droit.jpg


La lèvre inférieure est un peu gonflée :

trois-quarts.jpg


Ma gorge est bien gonflée :

face.jpg

Radio panoramique à J+1072, lendemain de l'opération


Cette fois les radios apparaissent comme les photos, comme si on me photographiait de face. La fracture du côté gauche m'a beaucoup surpris. Elle est très visible, on voit un décalage longitudinal mais aussi vertical. A droite on voit très mal la fracture mais elle existe bien :

face-blanc.jpg

plaque-gauche-blanc.jpg

plaque-droite-blanc.jpg


La même radio d'une autre couleur :

face-noir.jpg

plaque-gauche-noir.jpg

plaque-droite-noir.jpg

J'avoue que les vis du côté droit ont l'air d'être en plein dans les racines des prémolaires, ça m'inquiète un peu. Sur les radios d'autres personnes opérées comme moi, ces plaques et ces vis sont en général situées un peu plus bas. J'étais très étonné de voir mes plaques et mes vis si haut placées.

J'aimerais bien que mon orthodontiste s'occupe aussi des incisives supérieures, elles partent vers ma gauche.

J+1074 : chez moi trois jours après l'intervention


Dans mon lit avec les poches thermiques autour de ma tête, c'était assez pénible. A la clinique on m'a dit que la glace permettait d'éviter les gonflements, il n'y a rien d'autre à faire :

face-avec-glace.jpg


Les gonflements sont bien visibles, on voit une plaie au niveau de la commissure des lèvres à ma gauche, les spécialistes ont dû tirer fort à cet endroit :

face-sparadrap.jpg


Le profil me plait :

cote-droit.jpg

J+1076 : cinq jours après l'intervention


Cinq jours après l'opération, je pense que j'ai atteint le maximum des gonflements. Mon côté droit est plus gonflé, mon orthodontiste a dit qu'avec le chirurgien ils ont eu des difficultés à fixer ce côté, il était difficile de placer la valve intérieure comme prévu et mes valves glissaient :

face-bouche-fermee.jpg


Sur la photo suivante, on voit que les arcades sont décalées. De plus l'occlusion repose sur le contact bout à bout entre les incisives de droite. C'était très instable et peu agréable. Un coup les dents étaient en bout à bout, un coup l'incisive latérale supérieure passait derrière (!) l'incisive latérale inférieure. On peut aussi voir la barbe qui commence à pousser à travers le sparadrap :

face-bouche-ouverte.jpg


Le côté droit est assez gonflé :

cote-droit.jpg


Le côté gauche est un peu mieux :

cote-gauche.jpg

J+1085 : 14 jours après l'intervention


La mandibule a légèrement reculé d'environ un millimètre, les dents s'emboitent bien. L'occlusion ne repose plus sur les incisives de droite mais sur les molaires. J'ai des claquements très bizarres du côté droit. Je ne sais pas si ça vient de la plaque en titane, des soudures de l'os de la branche droite de la mandibule qui cassent. Ces claquements sont apparus après le recul de la mandibule. En fait tout est en mouvement : l'articulation, les dents et les os. Et tout ce petit monde doit s'adapter. C'est bien l'os qui claque, la fracture est plutôt longue et je pense que le claquement provient de la soudure de l'os vers la branche montante. Ce n'est pas douloureux mais surprenant. A chaque effort trop important sur la mâchoire, ce claquement me rappelle à l'ordre. Par exemple quand je parle trop longtemps ou que je m'appuie sur ma mâchoire, alors ces claquements réapparaissent.

Dans le lit il vaut mieux dormir sur le dos. En effet ma mandibule qui était faite d'une seule pièce avant est maintenant en trois morceaux. Et ce montage n'est maintenu que par quelques plaques et vis. Tant que la soudure de l'os n'est pas faite, c'est comme un meuble qu'on aurait monté mais dont les vis seraient à peine vissées. Imaginez maintenant que vous forciez sur ce meuble, il bouge bien. C'est ce qui m'est arrivé plusieurs fois. J'ai l'habitude de dormir sur le côté, d'où des contraintes latérales importantes. Deux minutes après avoir mis ma main sous ma joue, je comprenais mon erreur. Et je reviens à la position sur le dos et la mâchoire claque : les os ont bougé.

14 jours après l'intervention, je ne me suis toujours pas rasé. Je viens juste de voir mon stomatologue qui m'a autorisé à retirer le sparadrap.

De face, on voit que les gonflements ont bien diminué :

face-bouche-fermee.jpg


De profil :

cote-droit.jpg

cote-droit-2.jpg


Petite comparaison avant/après :

profil.jpg

cote-droit.jpg


Il y a des élastiques dans tous les sens :

dents-face.jpg


La cicatrice sous la lèvre inférieure : le chirurgien a passé son scalpel dans cette zone pour accéder à la pointe du menton. On peut voir les fils, ils ne me gênent pas :

cicatrice-levre-inferieure.jpg


Le gencive a été entaillée à partir des prémolaires jusque très loin derrière les molaires je crois, on voit qu'elle est plus rouge qu'ailleurs :

dents-cote-gauche.jpg

dents-cote-droit.jpg


Juste après l'intervention, mes gencives étaient très abimées, comme décollées des dents. C'est normal elles ont bien bougé et le scalpel est passé par là.

Au niveau des sensations, la zone problématique concerne la lèvre inférieure jusqu'au menton. Je sens des fourmillements sous la lèvre inférieure jusqu'au menton presque en permanence depuis qu'on m'a retiré le sparadrap mais je n'ai pas récupéré les sensations d'un côté. Quand j'étais petit, je me suis légèrement brûlé la paume de la main au fer à repasser (la curiosité...), j'ai eu une cloque pleine de lymphe et la sensation à cet endroit était curieuse, on sent moins bien vu qu'il y a beaucoup de liquide entre la peau et les nerfs, enfin je crois. Je n'ai aucune séquelle, c'était uniquement dû à cette bulle sous la peau. C'est un peu cette sensation que j'ai sous la lèvre inférieure, j'ai l'impression que c'est gonflé alors que non. Du côté gauche je sens bien le toucher, le froid et le chaud mais il y a en plus cette sensation bizarre de gonflement. A droite je sens à peine le toucher, il faut vraiment appuyer mais je ne sens pas le froid et le chaud. Les spécialistes ont beaucoup travaillé à droite, peut-être que le nerf a bien souffert.

Le col de mon blouson a effleuré mon menton, la sensation est très vive, ce n'est pas comme avant, là j'évite les contacts avec mon menton. A un moment alors que je conduisais je pensais me faire électrocuter, ça surprend. Cette sensation s'est atténuée, je m'y suis habitué.

Je dégonfle doucement, le résultat me plait, mon stomato est satisfait, ma mutuelle m'a déjà remboursé les dépassements d'honoraires alors que la clinique n'a pas encore encaissé le chèque. L'opération m'aura coûté 0 €.

mardi 3 avril 2012

Opération

J+1071 : jour de l'intervention


6h40 : arrivée à l'entrée de la clinique, il fait nuit. Je transporte ma grande valise bien remplie, on dirait que je pars en vacances. En fait on m'a dit que l'hospitalisation durerait 4 jours, donc il vaut mieux être prêt à tout, ça facilite beaucoup les choses.

7h00 : admission à l'accueil de la clinique, tous les papiers étaient prêts. La secrétaire a imprimé quelques étiquettes.

7h25 : arrivée dans la chambre, douche complète à la Bétadine (shampooing et corps), deux fois. J'ai mis un peu de temps car la douche à la Bétadine était une première pour moi, bon il n'y a rien de spécial en fait mais je ne voulais pas rester tout orangé. La douche ne comportait pas de rideau et je n'avais pas envie de mettre de l'eau partout.

7h50 : je m'habille en tenue de combat et on accroche mon nom à mon poignet.

7h55 : je prends un calmant (c'est vraiment efficace ?) avec 3 ml d'eau et un brancardier qui ressemble à Josh Hartnett me fait faire une petite balade en brancard dans les couloirs de la clinique, il me pose quelques questions. J'espère qu'il ne sort pas du film Sin City. A ce moment là je pensais tout arrêter, où est-ce que je vais ? Qu'est-ce que cette opération va réellement changer pour moi ? Pour qui ? Pour quoi ? Dans quel but faire tout cela ? Rien ne m'y oblige, j'ai encore le choix, c'est même mon choix. Est-ce un caprice ? Mes ATMs vont prendre cher pendant l'intervention, est-ce que je ne suis pas en train de mettre le doigt dans l'engrenage ? Je ne vais pas me retrouver avec plus de problèmes qu'avant ?

8h00 : j'arrive dans une salle juste avant le bloc, un enfant de quelques années pleure et appelle sa mère. L'anesthésiste s'occupe de moi, me pose quelques questions sur mon travail, me demande si je suis droitier pour qu'il me pique dans le bras gauche. Une femme arrive, elle ne participe sans doute pas à mon opération. Elle demande ou affirme que c'est pour une bi-max, je réponds que non c'est seulement une avancée mandibulaire et une génioplastie si besoin. J'espère qu'ils ne se sont pas trompés sur mon cas. Puis mon chirurgien arrive, il me demande d'ouvrir la bouche. L'enfant que je n'ai toujours pas vu continue à pleurer et à appeler sa mère, le pauvre. Le personnel n'arrive pas vraiment à le calmer. J'imagine sa peur. Finalement on me pousse au bloc et au passage mon chirurgien essaie de rassurer l'enfant en blaguant. Le bloc est froid, sombre et immense, comme si on était dans une station spatiale un peu abandonnée. On colle mon brancard au billard et je m'y déplace. Les lampes au plafond sont éteintes, ça me permet de voir leurs facettes, c'est joli. On me couvre et on m'ajoute même un souffle d'air chaud au niveau des pieds et qui remonte pour me réchauffer le corps. C'est très confortable. Seul le buste à partir des tétons est découvert. On me colle trois électrodes sur le torse et près du coeur ainsi qu'un oxymètre de pouls au doigt. Quelqu'un met de la musique dans le bloc ! J'apprécie, de plus le chirurgien me l'avait dit il y a 4 mois. L'anesthésiste me pose une dernière question sur mon métier, je lui réponds.

...

11h45 : je rêve. Dans mon rêve il y a une personne isolée d'autres personnes. Je finis par ouvrir les yeux, la salle est bien plus lumineuse. Une personne pleure au loin, cette fois c'est une fille qui pleure de douleur. Je suis bien au chaud dans un brancard. Je me redresse très légèrement, j'ouvre les yeux, j'ai la vue troublée, je n'arrive pas à fixer mon regard ou à distinguer les personnes. Avec mes mains je sens que j'ai les jambes attachées par une ceinture en cuir au niveau des genoux, j'essaie de déboucler cette ceinture de la main gauche mais je n'y arrive pas. Je me rallonge et me rendors pour quelques instants mais je suis réveillé par cette fille ou cette femme qui pleure de douleur. Et ça recommence plusieurs fois. Il y a une horloge tout en haut du mur derrière moi. Au bout de 40 minutes environ j'arrive à y voir de plus en plus clair. Je n'ai rien sur mon visage à part une sorte de sparadrap pour maintenir mon menton en place mais je n'ai aucun drain et aucun trou dans la peau. Lors du rendez-vous avec l'anesthésiste, on m'avait prévenu de la présence d'une "tulipe" dans le nez et elle est bien dans la narine gauche. C'est un tube qui m'aide à respirer, il ne me gêne pas tellement. Devant moi une fille commence à émerger tout comme moi il y a quelques minutes, je lui fais coucou de la main pour encourager cette compagnonne de galère mais elle ne me répond pas. A ma gauche une personne dort, j'entends sa respiration. Je commence à lire mon dossier, je lis que j'ai deux plaques dans la bouche, 6 vis de 8 mm et 2 vis de 6 mm. Mais je ne suis plus sûr de la longueur maintenant. 8 et 6 mm ou 10 et 8 ? Je vois également des courbes de tension qui sont à peu près stables, j'essaie de deviner la durée de l'intervention en me référant à l'échelle en haut de la page, la durée me semblait courte, entre une et deux heures, peut-être. J'essaie de mémoriser un maximum d'informations, je sais que je ne reverrai pas ce dossier et qu'il y a peut-être des choses très intéressantes. Un brancardier m'emmène ensuite dans la chambre. J'ai beaucoup aimé cette ambiance dans la salle de réveil, l'impression qu'il m'est arrivé quelque chose et que je m'en sors très bien, que tout va bien.

12h50 : je suis dans ma chambre, la petite télé face à moi. On me met deux poches de glace autour du visage mais elles finissent par se réchauffer au bout de quelques heures. Les infirmières vont régulièrement se relayer pour changer ces poches de glace et mes perfusions, c'est à dire les deux petites poches situées 50 cm à gauche au-dessus de ma tête. C'est de l'eau sucrée pour maintenir la veine, des anti-inflammatoires et des corticoïdes je crois. Elles prennent également ma tension à chaque passage. On me dit de ne pas hésiter sur la pompe à morphine, c'est la télécommande filaire avec le bouton vert, mais je n'ai aucune douleur. De même avec la télécommande filaire avec le bouton rouge pour appeler les infirmières mais elles passent très régulièrement dans la chambre, toutes les deux ou quatres heures, je ne sais plus. Elles font très bien leur travail, je n'ai pas besoin de plus. Un anesthésiste passe et me demande si tout se passe bien.

Je suis aussi branché à une machine qui surveille mes pulsations et ma respiration via les électrodes sur mon thorax et l'oxymètre de pouls au doigt. Quand on s'écarte des bornes la machine émet des bips (pouls trop élevé, pas assez d'inspirations). Des fois c'est l'oxymètre de pouls au doigt qui est mal positionné sur le doigt.

La clinique a averti mes parents que je me suis réveillé et aussi quand on m'a emmené dans ma chambre. A 17 heures ils sont venus me voir jusque 20h30. On m'a dit qu'il fallait que je fasse pipi mais dans mon lit, sans me lever pour aller aux toilettes. Pour cela on utilise une sorte d'arrosoir pour les hommes. Pour les femmes c'est une sorte de grande assiette et il parait que c'est autrement plus compliqué. A 23h les infirmières passent et me disent que je dois faire pipi sinon c'est le sondage (un tuyau dans l'urètre), je n'en ai pas très envie. Mais en fait tout au long de la journée je n'ai pas eu envie d'aller aux toilettes. Je n'avais pas soif non plus, la perfusion fonctionne très bien. Peu après le passage des infirmières à 23h je me suis décidé à uriner dans le petit arrosoir, il doit faire un demi-litre.

Je me redresse un peu pour me retrouver assis dans le lit, je pose l'arrosoir entre mes jambes, j'écarte le drap, la robe de chambre et le slip en papier et je glisse mon engin dans l'arrosoir. J'attends, rien ne se passe, je "pousse", rien ne vient. Ca m'arrive quand je ne suis pas à l'aise, c'est pour cela que je préfère les toilettes fermés aux urinoirs. Puis je sens que ça vient doucement, je commence enfin à uriner mais il me faut me concentrer. Et j'ai maintenu ma respiration trop longtemps, la machine qui surveille ma respiration commence à bipper. Je n'ai pas envie que les infirmières interviennent à ce moment là.

J'ai du mal à identifier les bips, est-ce que ça vient de l'oxymètre au doigt ? Ou des électrodes sur le thorax ? Je respire rapidement pour rattraper la moyenne des inspirations qui doit être entre 8 et 30 inspirations par minute. Les bips s'arrêtent et je peux continuer mon affaire. Au final je remplis presque l'arrosoir, je le pose sur la table, je remballe le matériel et me lave les mains avec mon savon hydro-alcoolique parce que je sais rester propre même dans les situations difficiles.

La tulipe dans le nez commence à me gêner. Ce n'est pas le fait d'avoir un objet étranger dans le nez, non. De la salive mêlée à du sang coule au fond de ma bouche, je suis obligé d'avaler de temps en temps. Et avaler ma salive me fait mal à cause de l'intubation pendant l'opération. Je demande aux infirmières d'aspirer de temps en temps les liquides au fond de ma bouche avec un tuyau très fin. Il y a très peu de liquides mais ça suffit à m'étouffer. Ma narine droite, libre, se bouche, peut-être à cause de la chambre exposée au soleil. La respiration devient plus forcée au fil de la journée et j'ai même un peu de mal à respirer par la narine gauche car la narine se bouche autour de la tulipe, les sécrétions coulant dans la gorge le long de la tulipe. Je demande aux infirmières qu'elles me retirent la tulipe mais elles n'en ont pas le droit, soit. Je m'endors mais je me suis réveillé plusieurs fois brusquement car je n'arrivais plus à respirer par la bouche. Mes lèvres s'asséchaient. Il fallait faire avec.

Question nourriture c'est assez simple : glace, jus de pomme, compote et yaourt. Le tout à la paille. Comme les mâchoires sont serrées par des élastiques, la paille s'arrête au niveau des incisives. Ensuite c'est bain de bouche dans le lit (on recrache dans un bol en forme de haricot) et séchage avec les mouchoirs en papier. Heureusement que j'avais les miens, c'est très pratique. Le stick pour les lèvres a aussi été utile.

Je dors dans une position presque assise, personne ne m'a rien dit mais c'est ce que j'ai lu sur les différents blogs je crois. C'est pour faire descendre l’œdème. Heureusement le lit est électrique, on peut lever la tête ou descendre les pieds avec la télécommande.

J+1072 : lendemain de l'intervention


Entre deux visites des infirmières je regarde la télévision mais il n'y a strictement rien. Je n'ai pas l'habitude de regarder la télé mais en journée c'est pire que ce que je pensais, rien, le néant. J'ai pu voir un documentaire intéressant d'Envoyé Spécial mais en journée c'est le désert. Avec 20 chaines gratuites sur la TNT c'est vraiment désespérant en fait. Il n'y a que BFM TV qui brode sur des faits divers... Ah si, il y avait Des chiffres et des lettres avec plus de chiffres qu'avant. Je n'ai pu lire que 20 pages d'un livre, je n'en avais pas trop envie. Mais sinon il n'y a rien à faire. Au final le temps finit par passer je ne sais pas trop comment.

Dans la matinée les infirmières me retirent enfin la tulipe, ce n'est pas très agréable mais je m'attendais à pire. En fait la tulipe doit faire dans les 8 centimètres, imaginez-vous avec le petit doigt entièrement dans le nez, je ne savais pas que ça passait. Ensuite je me suis lavé le nez avec des ampoules de chlorure de sodium à 0,9%, c'est de l'eau salée. Et mon nez était enfin débouché, je pouvais respirer normalement. A partir de là je me suis senti bien mieux.

J'ai pu effectuer ma toilette au gant de toilette dans la salle de bain, assis sur une chaise. C'était très sommaire.

J'ai vu le chirurgien, il ne sait pas de combien il a avancé ma mandibule car il a fait cinq interventions cette semaine. Il a "rasé" mon menton (l'os, pas les poils), il n'a pas effectué une génioplastie où l'on coupe une partie du menton pour la fixer avec une plaque ensuite, non il a simplement réduit le volume à la fraise. Le chirurgien me remplit la feuille d'arrêt de travail : 4 semaines. Ca me va. Je dois ensuite faire des radios et changer de chambre car le service où je suis ferme le week-end. Le même anesthésiste passe et me demande si tout se passe bien.

On m'installe dans un fauteuil roulant, je me sentais prêt pour me balader mais bon il faut aussi transporter les perfusions... Je préviens le radiologue que je ne pourrai pas mordre dans la réglette comme à l'habitude. Pas de problème, il pose un support en plastique en forme de "C" contre lequel je viens appuyer mon menton et mon front. La radio se passe très bien, je récupère le cliché, j'attends mon brancardier qui ne veut toujours pas en finir avec moi, tant mieux. Il me ramène dans ma nouvelle chambre avec une bien meilleure vue sur la ville. J'ai gagné un lit plus grand et une chambre plus fraiche.

La radio est surprenante, on dirait que seule une branche de la mandibule a été fracturée. On voit bien les deux plaques ainsi que les 8 vis.

D'autres infirmières s'occupent toujours aussi bien de moi. Je finis par m'endormir devant la télé. A 1h49 j'éteins la télé et je me rendors mais 10 minutes plus tard les infirmières font leur passage... Elles prennent ma tension qui est bien faible mais c'est normal. Elles changent ma perfusion et je m'endors de nouveau, c'est très facile. La douleur à la gorge due à l'intubation s'est beaucoup estompée.

J+1073 : sortie


Je sors vers 9h en réglant les dépassements d'honoraires du chirurgien et de l'anesthésiste. Il me reste à suivre les consignes post-opératoires mais je suis un peu laissé tout seul dans la nature. Heureusement que les parents sont là mais il ne faut plus trop compter sur la clinique ensuite.

Tout le monde à la clinique a été adorable avec moi. Je ne connaissais que très peu le milieu hospitalier mais là c'était digne d'un hôtel 6 étoiles. Au final je ne suis resté que deux jours. Tant mieux, il n'y avait rien à faire et tout allait bien pour moi.

Je n'ai pas pas de drain et pas de douleur, juste un sparadrap pour maintenir mon menton. Des gonflements sont apparus, un peu plus gros qu'avec mes dents de sagesse mais je n'ai aucun bleu. Je sens ma lèvre inférieure différemment, comme si elle était endormie mais des fois je sens des fourmillements se déclarer dans cette zone.

J'ai des médicaments à prendre : des antibiotiques et des anti-inflammatoires pendant 5 jours ainsi que des bains de bouche pendant 10 jours après chaque repas.

Je ne croyais pas trop mon chirurgien quand il m'avait dit que ce serait comme les dents de sagesse mais c'est tout à fait ça en fait. Il a eu beaucoup plus de travail bien sûr mais de mon côté ça se passe plutôt bien.

J'ai donc les mâchoires bloquées par des élastiques, les incisives supérieures et inférieures sont presque en bout à bout, l'occlusion est très mauvaise, très instable, les dents ne s'emboitent pas. Mais plus les jours passent et plus les molaires se rapprochent. Il s'agit maintenant de dégonfler, d'améliorer l'occlusion, de consolider les fractures et de pouvoir retrouver une alimentation bonne.

mercredi 29 février 2012

RDV février 2012

Au mois de février j'ai vu mon orthodontiste puis mon stomatologue tandis que mon intervention me préoccupait.

Consultation orthodontiste


Pendant cette longue séance, près d'une heure et vingt minutes tout de même, l'orthodontiste a beaucoup discuté avec moi, m'a demandé comment mes parents ont pris la nouvelle de mon opération. Je lui ai répondu qu'ils ont compris, il n'y a pas vraiment de problème avec cela. Elle m'a raconté l'histoire d'une personne qu'elle connait depuis longtemps, qui a le même problème que moi, à savoir une classe II, division 2. Ses incisives centrales supérieures ont bien abimé la gencive de ses incisives inférieures. Mais cette femme n'a jamais entrepris de traitement orthodontique pour corriger cela et elle a 20 ans de plus que moi, 20 ans de dégâts sur sa gencive en plus. L'ignorance fait des ravages.

Et il aura fallu qu'elle aille consulter un orthodontiste pour son enfant, pour que cet orthodontiste lui conseille de faire de l'orthodontie car c'est elle qui en avait le plus besoin. Ce fut le déclic pour elle et elle se fait traiter maintenant par mon orthodontiste. Peut-être que ça ne la gênait pas ? Peut-être qu'elle ne savait pas qu'on pouvait faire de l'orthodontie à l'âge adulte. Toujours est-il qu'il ne faut pas compter sur les orthodontistes hors du travail pour vous dire ce qu'il faudrait faire. En même temps ce n'est pas facile, vous vous voyez dire à quelqu'un qu'il devrait se lancer dans l'orthodontie alors qu'il n'a rien demandé ?

Personne ne m'a jamais rien dit à part mes parents mais tardivement et de toute façon j'avais déjà l'idée en tête depuis longtemps. On ne se l'avoue pas mais dans la vie on mise toujours sur l'arrivée des secours. Et en fait personne n'arrive, il faut chercher les secours soi-même ! Je ne sais pas si j'attendais quelque chose avant mon traitement mais en tout cas rien ne s'est présenté. J'ai dû aller chercher mon traitement orthodontique.

Et on a continué à parler d'orthodontie, du lingual (qu'elle prononce "ling-oual"). Dans ce type de traitement, un cabinet fabrique les attaches, qui sont spécifiques aux dents du patient, ainsi que les différents fils à utiliser tout au long du traitement, l'orthodontiste n'a rien à faire. Ce n'est pas ce qui intéresse mon orthodontiste. On a également discuté des traitements Daemon. Curieusement j'ai exactement la même impression des traitements Daemon : c'est de la magie. La première orthodontiste que j'ai consultée m'avait proposé ce traitement mais après avoir vu mon orthodontiste actuelle et une troisième orthodontiste, je ne parvenais pas à comprendre le traitement Daemon, ça ne pouvait pas s'appliquer à mon cas. De plus pour mon orthodontiste, les traitements Daemon élargissent les arcades au maximum, comme le sourire de Julia Roberts. Et ce n'est pas bon pour le parodonte. Enfin tous les traitements que mon orthodontiste entreprend ne réussissent pas, cela dépend beaucoup de la coopération du patient.

En fait pendant que l'orthodontiste me parlait, elle mettait en place les pitons sur les arcs chirurgicaux avec une grande précision. Les arcs chirurgicaux sont des fils de section carrée, ils sont un peu plus épais que les derniers fils mais en dehors de cela ils n'ont rien de spécial. L'orthodontiste a reproduit sur ces nouveaux fils les plis qu'on trouvait sur les anciens fils : elle n'a pas ajouté d'information. Avec une pince, mon orthodontiste arrive à refaire un fil à deux degrés près, c'est un travail de grande précision. Les pitons qu'elle a fixés sont de simples crochets qui permettront d'accrocher les élastiques entre les maxillaires. L'orthodontiste a fixé quatre pitons par fil, entre les incisives et entre les prémolaires. Le piton est serré autour du fil avec une pince, comme une mâchoire vient mordre dans une barre et l'orthodontiste a avoué que ce n'est pas ce qu'elle préférait faire.

Elle m'a remis les nouveaux fils en bouche avec beaucoup de difficultés, ce fut douloureux pendant plusieurs jours mais le paracétamol a fait son effet.

La finition se fera après l'opération, je n'ai pas compris si elle comptait attendre l’ostéogenèse pendant trois mois ou si elle allait poursuivre les travaux peu de temps après l'intervention.

On peut trouver bien plus de détails en suivant ce lien : http://www.medix.free.fr/sim/osteotomies-maxillomandibulaires-techniques.php.

Consultation stomatologue


Mon stomatologue voulait me revoir après la consultation du mois de décembre. En effet il avait donné du travail à mon orthodontiste et celle-ci lui avait annoncé trois mois de délai. Le lendemain de la consultation avec mon orthodontiste, je me suis présenté légèrement en retard au cabinet du chirurgien mais il avait encore plus de retard. Il vient enfin me chercher et commence à détendre l'atmosphère en me demandant si je suis prêt pour l'opération tout en mimant un signe de scie qui découpe avec son bras gauche... cela me fait rire. Je m'allonge sur son fauteuil incliné, il me demande d'avancer ma mandibule et regarde comment les dents s’engrènent les unes par rapport aux autres. Il lui faudra également de nouvelles empreintes alors que les dernières n'ont que trois mois.

Il me répète qu'il va avancer plus que ce qu'il faut pour compenser le recul naturel après l'opération. Il prend plusieurs fois mon menton en main et pense qu'il faudra le retoucher car j'aurai le menton en galoche. Je l'avais remarqué en effet mais jusque là personne n'en avait parlé, donc j'ai préféré ne pas en parler. Mais ça reste une inconnue de l'opération, va-t-il retoucher mon menton ou non ? On verra le résultat après l'intervention.

Ensuite nous retournons à son bureau où il souhaite me montrer des images de l'opération. Je lui réponds que j'ai déjà vu tout cela plusieurs fois et même des vidéos. Je regarde les images défiler à toute vitesse. Ensuite le stomatologue me parle du nerf facial qui passe dans la mandibule. Ce nerf n'aime pas être manipulé, décollé et étiré et c'est pourtant ce qu'il va devoir subir. Donc il y aura une perte de sensibilité provisoire qui durera un certain temps. J'ai lu bien plus de détails et de témoignages sur Internet. Je lui pose des question sur l'outil qu'il utilisera pour découper l'os de la mandibule. Il me répond que ce sera une scie piézo-électrique que la clinique a achetée il y a quelques années. Voilà un lien qui en parle : http://www.les-implants-dentaires.com/piezo/chirurgie-piezoelectrique.htm#logoG. Ca ne découpe que les os, pas les tissus. On parle aussi de la date de l'intervention, il n'a rien d'autre à me dire que "mars-avril", chose que je savais depuis un certain temps déjà. C'est la deuxième fois que je viens le voir pour obtenir une date et je sors bredouille encore une fois. On dirait un film ! En fait le chirurgien doit d'abord trouver un créneau libre à la clinique puis me tiendra au courant. Plus tard dans la semaine, une date sera trouvée en concertation avec mon orthodontiste qui assistera donc à l'intervention.

En attendant l'opération


Un matin je me suis réveillé en ayant fait un mauvais rêve. Ce n'était pas un mauvais rêve où il se passe des choses ennuyeuses comme être en retard et rater le bus, le train ou un rendez-vous, là je me réveille et j'oublie vite. Non, cette fois c'était quelque chose qui me préoccupait bien plus. Ca m'est déjà arrivé plusieurs fois et ça a le don de plomber la journée. Et cette fois ça concernait l'orthodontie. Je me voyais en train d'être opéré, comme si quelqu'un était en train de s'acharner pour casser ma mandibule. Ahahah quelle idée... je me disais que c'était vraiment n'importe quoi, comme pour les rêves où je suis en retard. Et puis j'ai repris mes esprits et en fait ça va vraiment m'arriver ! J'ai l'impression que je suis en train de réaliser ce qu'on va me faire. J'aimerais bien m'en passer, ne pas avoir à faire tout cela mais je ne vais pas m'arrêter là non plus.

Plusieurs années avant de démarrer le traitement, je réfléchissais à ce qu'on pourrait me faire faire. Je ne m'imaginais pas endurer un traitement sur d'aussi longues années, c'est bien trop long. Et pas à cet âge là ! Pourquoi ne pas passer par la case opération pour sortir avec un sourire tout neuf ? Le chirurgien pourrait replacer toutes les dents sans devoir attendre plusieurs années de traitement. Ca doit exister mais on doit enlever toutes les dents, ce n'est pas trop ce que je voulais. Bref, à l'époque je ne me voyais pas du tout faire d'opération mais les jours passent et on se rapproche de mon intervention. Le temps passe plutôt vite, ça fait bientôt trois ans que j'ai commencé ce traitement.

Pour ceux qui sont encore en train de chercher un orthodontiste ou qui doutent du diagnostic de leur orthodontiste, vous pouvez demander l'avis d'autres orthodontistes sur le forum suivant : Demande de patients [Forum] : eorthodontie. Pour avoir un diagnostic assez juste, il faut faire plusieurs photos, bouche fermée (comme quand on dort), bouche ouverte mâchoires serrées et desserrées, tout cela de face et de profil. Avec des radios c'est encore mieux. Ca ne vaudra pas un vrai diagnostic, mais ce sera toujours un avis d'un professionnel.

lundi 6 février 2012

RDV décembre 2011 et janvier 2012

Mon orthodontiste m'a fait faire quelques radios, c'est la quatrième fois depuis que je la connais. En fait c'est tous les ans vers l'automne mais cette fois c'est pour les montrer au chirurgien et corriger les détails en vue de l'opération.

De profil on voit bien le pli sur le fil qui permet d'ingresser les incisives : profil.jpg

Voici une animation faite avec les 4 radios et qui couvre tout le traitement jusqu'à maintenant : animation-4-profil.gif

En un an l'évolution n'est pas énorme. Mais on constate plusieurs choses : les incisives supérieures descendent un peu moins, elles sont plus vestibulo-versées (rotation vers l'avant) et les incisives inférieures sont plus sur un même plan.

Sur cette radio panoramique, comme si on prenait une photo depuis mes cervicales, on distingue le pli pour faire rentrer les incisives dans l'os. Il y a 2 niveaux pour les dents du haut et 3 niveaux pour les dents du bas (incisives, canines et les autres). Les dents sont de plus en plus sur le même niveau. On aperçoit également le fin fil qui zigzague autour du fil principal en haut, il permet de resserrer un groupe de dents. face.jpg

Voici l'animation panoramique : animation-4-face.gif

Les mouvements sont encore une fois légers depuis un an, on peut quand même voir les molaires supérieures avancer. Ca évolue dans le bon sens.

Lors de la dernière visite chez l'orthodontiste, elle a commencé à corriger les détails en vue de l'opération. Tout d'abord elle écarte un peu le haut pour faire de la place pour la mandibule. Je ne sais pas trop ce qu'elle a fait sur le fil mais mes incisives supérieures ont travaillé. Le Paracétamol a été efficace pour pouvoir travailler et m'endormir : un comprimé toutes les 4 heures en journée. Elle a également torqué les molaires 17 et 27, c'est-à-dire qu'elle les a faites tourner, mais je ne sais pas autour de quel axe, je dirais l'axe pointe-racine mais je n'en suis pas sûr. Quant au bas, j'ai enfin pu goûter au power chain, cet élastique surpuissant qui rapproche les dents. Et bien l'écart qui était présent entre les incisives centrales a vite disparu. Ces mouvements rapides s'accompagnent bien sûr de quelques douleurs temporaires, c'est normal on n'a rien sans rien. Et en se rapprochant, au lieu de se coller les unes contre les autres, les incisives ont recommencé à se mettre en épi, comme si elles avaient envie de se chevaucher. L'orthodontiste m'a rassuré, toutes les petites corrections des incisives pourront se faire plus tard à la finition. L'orthodontiste a également plié le fil pour faire entrer ces incisives dans l'os, ainsi que la 37.

Elle a aussi strippé les dents 31 et 41 je crois. En fait elle a limé l'espace entre ces dents avec une petite feuille de papier de verre.

Enfin en parlant de l'opération, l'orthodontiste y sera. Elle m'a dit que tous les orthodontistes ne le font pas.

Lors du rendez-vous suivant, l'orthodontiste a changé le fil du haut et a torqué les dents 16 et 26. Elle a remarqué que les incisives inférieures se chevauchent et a donc retiré le power chain des incisives inférieures. On verra le placement précis de ces dents à la finition. L'orthodontiste a installé une ligature commune à la place, il y a moins d'efforts. Elle a installé un power chain de l'incisive latérale inférieure à la première molaire pour resserrer le tout. Les dents ont été douloureuses pendant environ 2 jours et ont beaucoup bougé, l'occlusion était bien modifiée.

De face il y a encore de la finition pour remettre les incisives homologues au même niveau mais je reviens de loin : face-3.jpg

Remarquez les plis sur le fil. Par rapport au fil parabolique d'origine, l'orthodontiste a remonté les incisives et écarté les canines vers l'extérieur. Elle a également travaillé sur la position des molaires mais là je n'ai pas bien compris. Les ligatures ont 15 jours et sont restées blanches.

De côté : cote-gauche-desserre.jpg

cote-droit-serre.jpg

Sur cette photo je desserre la mâchoire pour montrer le surplomb incisif : cote-droit-entrouvert.jpg

Plus d'explications en suivant ce lien : http://www.drs-mauchamp-rocca-chirurgiens-dentistes.com/treatment/overjet.html

C'est cet écart qui sera corrigé par mon opération. En effet je peux difficilement découper avec mes incisives et ma mandibule semble reculée.

Les incisives inférieures se chevauchent : bas-dessus.jpg

Encore du travail en bas : face-bouche-ouverte.jpg

C'est le haut qui retarde l'intervention, j'espère que l'orthodontiste a réussi à positionner les dents comme elle le souhaitait : haut-dessous-2.jpg

Même s'il reste du travail sur mes dents, on s'approche de l'opération, l'orthodontiste m'a donc donné ses dates de disponibilité pour l'intervention en sachant qu'il faudra 15 jours de stabilisation après une visite. J'ai pris rendez-vous avec le stomatologue, il faudra alors trouver une date commune. De plus l'opération n'aura pas lieu dans l'établissement où je m'étais fait enlever mes dents de sagesse. Je ne m'y attendais pas trop et il va donc falloir gérer cet imprévu. Ce n'est pas vraiment un problème en fait mais ça m'a surpris. L'orthodontiste m'a informé des deux lieux où je pourrai me faire opérer, le chirurgien me donnera le lieu exact. Je suis allé voir les deux établissements pour pouvoir m'organiser dans les transports et les places de parking.

Si à la prochaine visite l'orthodontiste est satisfaite de la position des dents, alors la visite chez le stomatologue permettra de fixer la date de l'intervention.

dimanche 18 décembre 2011

RDV tripartite : chirurgien, orthodontiste et moi

Ces derniers mois l'orthodontiste a continué à avancer les molaires pour les coller aux prémolaires. Curieusement c'était plus long que prévu du côté gauche. Les mouvements sont peu visibles, de face on dirait que rien ne change mais on se rapproche de plus en plus de l'intervention. Je pensais même qu'elle allait se dérouler tout de suite après le Nouvel An. Mon rendez-vous avec le chirurgien (stomatologue), celui qui m'a retiré mes dents de sagesse, était réservé depuis déjà deux mois. Mon orthodontiste travaille avec lui.

J'arrive légèrement en avance, je patiente en m'informant sur mon smartphone. Mon orthodontiste arrive, on se salue. Le chirurgien est en retard de 25 minutes sur le planning. Mon orthodontiste lit un livre, reconnait une patiente dans la salle d'attente et discute avec elle. C'est enfin mon tour, je reconnais le chirurgien, il dit me reconnaitre aussi, à cause des dents de sagesse difficiles, j'avais oublié qu'il était blagueur. Mon orthodontiste dit qu'il a révisé ses fiches juste avant. Tout le monde est de bonne humeur, mes deux spécialistes sont très complices, mon chirurgien appréciant mon orthodontiste et me prenant souvent à témoin. Il me dit que j'ai de la chance de la voir plus souvent que lui.

Bref, on s'est réunis pour discuter de mon cas. Je m'assois sur le tabouret dos au mur. L'orthodontiste sort les radios datant d'une semaine et les empreintes datant de deux semaines. Elle a encore fait des schémas sur la radio de profil. Le chirurgien me fait ouvrir et fermer la bouche de nombreuses fois. Il regarde au niveau des dernières molaires, là où il travaillera. Mon orthodontiste lui fait part de mes claquements à l'ATM (Articulation Temporo-Mandibulaire) droite car ces articulations vont un peu souffrir avec l'opération. En fait ces derniers mois j'ai eu deux claquements à l'ATM droite, à chaque fois c'était en voulant manger une barre de céréales au milieu d'une longue balade à vélo. J'en ai fait part à mon orthodontiste, il faut tout lui dire. Alors le chirurgien examine mes articulations avec ses mains.

L'orthodontiste manipule mes empreintes et nous voyons tous le futur emboitement de ma mâchoire ainsi que ce qui ne va pas. On me fait faire la même chose en me faisant avancer la mandibule jusqu'au contact des surfaces des incisives. Quelques dents doivent encore bouger avant l'opération : les incisives supérieures seront vestibulo-versées (rotation vers l'avant), les incisives inférieures seront linguo-versées (rotation vers l'arrière). Cela évitera que les attaches entrent en contact pendant l'intervention. Certaines dents doivent être ingressées (rentrées dans l'os).

Les deux spécialistes regardent également les radios. Puis ils me demandent d'avancer encore plus la mandibule, je fais de mon mieux et ils sont ravis. Cette fois les pointes des incisives entrent en contact, je suis tétanisé mais c'est pour la bonne cause. Cette position de la mandibule est douloureuse, je leur signale avec mes mains. Cette position est aussi très instable, je la maintiens pendant une minute environ, j'aurai mal toute la journée. Là mon chirurgien et mon orthodontiste voient encore mieux les petites corrections à effectuer. Mon orthodontiste note tout cela sur une feuille pendant que mon chirurgien me prend à témoin en faisant remarquer la précision du travail de mon orthodontiste. Il insiste ! Cela me fait rire. Lors de l'opération, les deux spécialistes vont avancer la mandibule un peu plus que nécessaire, les pointes des incisives se toucheront, car il y a toujours une récidive selon eux. Je leur demande si c'est dû aux muscles, ils sont d'accord avec moi.

Le stomatologue demande alors à mon orthodontiste combien de temps elle pense avoir besoin pour ce travail : 3 mois. Arf, j'espérais moins. Donc dans 3 mois il faudra revenir au cabinet, sans mon orthodontiste cette fois, pour définir la date de l'intervention. Les deux spécialistes sont d'accord : ce ne sera qu'une avancée mandibulaire. L'ambiance est très détendue, le chirurgien me demande si j'ai gonflé après les dents de sagesse. Il essaie de me rassurer en me disant que c'est comme les dents de sagesse, je ris. Je sais très bien que ça va être difficile. J'aurai droit à un mois d'arrêt environ selon le chirurgien et aussi de la kiné à faire selon mon orthodontiste. Le chirurgien dit qu'il opèrera avec mon orthodontiste, qu'il le ferait même avec de la musique. Ca me fait penser à Nip/Tuck. Je prends une photo de ma radio de profil et je suis invité à partir sans même passer par le secrétariat pour régler la consultation. Ils doivent discuter d'autres cas je pense.

J'avais des questions sur la date et le coût de l'intervention. Les questions les plus importantes n'ont toujours pas de réponse. Alors je continue à économiser et à me demander quand cette opération aura enfin lieu. Avec les informations dont je dispose, je pense que l'intervention aura lieu en mars ou avril, soit 3 ans après le retrait de mes dents de sagesse.

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